VIH : des antirétroviraux pour toute personne infectée

Toute personne infectée par le virus du sida devrait désormais être immédiatement placée sous traitement aux antirétroviraux, sans attendre que le système immunitaire s'affaiblisse, selon les nouvelles recommandations de l'OMS publiées mercredi.

Dans ses précédentes recommandations, l'OMS demandait de mettre en route les antirétroviraux chez les adultes vivant avec le VIH dès que la numération de leur taux de cellules immunitaires CD4 (des lymphocytes) tombait sous le seuil de 500 cellules par millimètre cube de sang.

Désormais, l'OMS juge que le traitement doit être mis en place dès que le diagnostic est posé, ce qui supprime toutes les limitations à l'éligibilité du traitement chez les personnes porteuses du virus, qu'il s'agisse d'adultes ou d'enfants.

En outre, l'OMS estime désormais que "les personnes ayant un risque +substantiel+ d'être infectées par le VIH", pas seulement une catégorie spécifique de population, "devraient se voir proposer des traitements préventifs d'antirétroviraux".

Grâce à ces nouvelles recommandations, le nombre de personnes auxquelles un traitement antirétroviral peut être administré va passer de 28 millions à 37 millions, souligne l'OMS.

L'agence des Nations unies espèrent éviter 21 millions de décès liés au sida et 28 millions de nouvelles infections d'ici 2030.

L'organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF) a salué les nouvelles directives mais a estimé dans un communiqué que les donateurs et gouvernements allaient devoir "augmenter dramatiquement" leur aide.

Ces nouvelles directives avaient été demandées par les scientifiques réunis en juillet à Vancouver (ouest du Canada) lors de la dernière grande conférence internationale sur le sida.

Les scientifiques avaient alors indiqué que de nouvelles recherches montrent qu'un traitement administré dès le diagnostic permet de prévenir la transmission du virus du sida à un partenaire sexuel, tandis que d'autres études prouvent qu'une thérapie préventive "peut protéger efficacement les personnes à risque d'infection par une pratique prophylactique".

Un vaste essai clinique à l'échelon international avait en effet permis, fin mai, de mettre en évidence l'importance d'un traitement rapide dès la détection du virus.

L'OMS espère pouvoir rendre le traitement accessible à tous ceux qui en ont besoin et éliminer la pandémie globale d'ici 2030.

Pour parvenir à éliminer l'épidémie, l'ONU s'est fixé des objectifs intermédiaires pour 2020 en utilisant une formule "90-90-90": 90% des personnes infectées avec le VIH doivent le savoir (contre environ la moitié actuellement); 90% des personnes connaissant leur statut doivent suivre un traitement; 90% de celles qui sont traitées doivent voir leur charge virale supprimée (devenue indétectable).

Avec AFP