"Selon le dossier de l'accusation, les suspects ont été arrêtés le 15 avril dans un motel", a expliqué Mahmud Bello. "Ils sont poursuivis pour conspiration, rassemblement illégal, et appartenance à un groupe anti-social."
Dans le dossier d'accusation, il est indiqué qu'une "équipe de police a arrêté un groupe de personnes qui préparaient la célébration d'un mariage gay dans le motel entre Faruk et Sanusi, tous deux en cavale."
Les accusés, des hommes âgés de 20 à 30 ans pour la plupart étudiants, sont passés en première audience mercredi devant la Cour de Justice de Zaria. Ils ont été arrêtés après dénonciation, vraisemblable d'un employé de l'hôtel où se tenait le rassemblement.
Les deux "fiancés" sont toujours recherchés par la police.
Les accusés ont tous plaidé non-coupable et ont été libérés sous caution par le juge Auwal Musa Aliyu, qui a ajourné le procès au 8 mai.
L'ex-président nigérian Goodluck Jonathan, a fait voter en 2014 une loi qui bannit non seulement le mariage homosexuel, mais aussi la "cohabitation entre même sexe", et condamne de 10 à 14 ans de prison tout témoignage public de "relations amoureuses entre personnes de même sexe".
Dans ce pays, fortement religieux et au sentiment homophobe exacerbé de la part des chrétiens et des musulmans, personne n'a jamais été condamné pour son homosexualité mais la loi en vigueur a créé "un sentiment de peur et des excès de zèle" des forces de sécurité, selon Wendy Isaack, spécialiste des questions de genre pour Human Rights Watch.
Dans certains Etats du nord musulman où est applicable la charia depuis 2000, la loi fédérale est doublée de la loi islamique, selon laquelle l'acte de sodomie peut être passible de la peine de mort. Une condamnation qui n'a jamais été appliquée jusqu'à présent, malgré de nombreux procès.
En janvier 2014, une douzaine d'hommes suspectés d'homosexualité sont passés devant une cour islamique dans la ville de Bauchi. La population avait manifesté devant le tribunal pour demander l'application de la peine de mort à leur encontre.
Les accusés, certains reconnaissant les faits reprochés, avaient été libérés sous caution, et le dossier étouffé.
Avec AFP