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Le prêtre Wenceslas saura si son non-lieu est confirmé dans le génocide rwandais


La cour d'appel de Versailles, France
La cour d'appel de Versailles, France

Le prêtre rwandais, Wenceslas Munyeshyaka, visé par la première plainte en France pour le génocide de 1994, saura le 21 juin si la justice confirme ou pas le non-lieu dont il a bénéficié

La cour d'appel de Paris a mis en délibéré sa décision après avoir examiné mercredi l'appel formé par les parties civiles contre le non-lieu rendu en octobre 2015 par les juges d'instruction en faveur du prêtre de 59 ans installé en France depuis le génocide.

Les juges avaient estimé que sa passivité face aux massacres en 1994 au Rwanda ne pouvait suffire à ordonner son renvoi devant la cour d'assises pour génocide, malgré le rôle "trouble" qu'il avait joué dans sa paroisse de Kigali.

Au terme d'une enquête de vingt ans, nourrie de centaines de témoignages et de plusieurs confrontations, ainsi que des déplacements des juges sur place, le parquet de Paris avait déjà demandé un non-lieu, en raison d'une insuffisance de charges.

Mercredi, l'avocat général a requis à son tour la confirmation de cette décision.

"Nous pensons toujours que c'est devant une cour d'assises que l'abbé Munyeshyaka doit rendre compte de ses actes", a réagi Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), à l'origine de la plainte.

"Alors que le tribunal pénal international pour le Rwanda s'est désisté au profit des juridictions françaises, il y a une exigence qui pèse sur la France dans le cadre de sa compétence universelle en matière de crimes contre l'humanité", ont commenté les avocats de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Clarisse Le Corre et Emmanuelle Daoud, également parties civiles.

L'enquête avait démarré dès les premières plaintes en 1995 en France, où s'était installé le prêtre, et le dossier avait été repris par les juges d'instruction du pôle crimes contre l'humanité, créé en 2012.

A l'époque des massacres, le prêtre était vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, où furent accueillis des milliers de civils. Il y circulait armé et protégé d'un gilet pare-balles pendant le génocide, qui a fait entre avril et juillet 1994 quelque 800.000 morts, principalement au sein de la minorité tutsi.

L'accusation des témoins la plus fréquente "était son absence de réaction lors de ces exactions" mais "peu de témoins rapportaient une contribution active du mis en examen" aux intrusions meurtrières des miliciens hutu, avaient souligné les juges d'instructions dans leur ordonnance.

Avec AFP

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