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Kigali aurait durci le régime carcéral de Victoire Ingabire


ARCHIVES - Victoire Ingabire, l'opposante rwandaise, le 10 novembre 2011 à la Haute Cour de Kigali.
ARCHIVES - Victoire Ingabire, l'opposante rwandaise, le 10 novembre 2011 à la Haute Cour de Kigali.

L’opposante est privée de tout contact avec son avocat et "toutes les ouvertures laissant entrer de la lumière dans sa cellule ont été bouchées" depuis mardi, dénonce son parti.

Le parti d'opposition rwandais FDU a dénoncé jeudi dans une lettre ouverte une "brusque détérioration des conditions de détention" de sa présidente, Victoire Ingabire, condamnée à 15 ans de prison au Rwanda, une accusation réfutée par les autorités.

Victoire Ingabire, présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), une formation d'opposition non reconnue par Kigali, avait été condamnée en décembre 2013 pour "conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre", "minimisation du génocide de 1994" contre les Tutsi et "propagation de rumeurs dans l'intention d'inciter le public à la violence".

Elle est emprisonnée à la prison centrale de Kigali.

"Depuis le vendredi 10 juillet, la direction de la prison centrale de Kigali a décidé de durcir très sévèrement le régime carcéral de Mme Victoire Ingabire, sans aucune explication", écrit dans cette lettre obtenue par l'AFP Boniface Twagirimana, l'un des vice-présidents des FDU.

Selon M. Twagirimana, la présidente des FDU n'a pas été autorisée vendredi dernier à rencontrer son avocat au motif que ce dernier "n'avait plus rien à faire à la prison car sa cliente a déjà été jugée".

Selon la lettre ouverte du vice-président des FDU "toutes les ouvertures laissant entrer de la lumière dans sa cellule ont été bouchées", l'opposante s'est vu confisquer ses livres et interdire de parler à ses visiteurs.

Le commissaire général des services correctionnels rwandais, Paul Rwarakabije, a démenti ces informations. "Cette lettre ouverte de ce parti qui n'est pas accepté actuellement dans notre pays, je prends ça pour un tract" politique, a-t-il déclaré à l'AFP.

"Cet avocat est venu dans les heures tardives, c'est pour cela qu'il n'a pas été accepté" pour la visite à sa cliente, a précisé Paul Rwarakabije.

A l'étranger lors du génocide de 1994, Victoire Ingabire était revenue dans son pays en 2010 pour se présenter à la présidentielle contre le chef de l'Etat sortant Paul Kagame.

Elle avait été arrêtée peu de temps après son arrivée, après avoir demandé que les auteurs de crimes contre les Hutu soient aussi jugés. Kigali l'avait accusée d'avoir, par ces propos, nié la réalité du génocide au cours duquel 800.000 personnes selon l'ONU, essentiellement des Tutsi, ont été tuées.

Mme Ingabire a demandé en octobre dernier à la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP) d'ordonner au Rwanda une révision de son procès.

Avec AFP

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