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L'Ethiopie a "intensifié la répression des médias", dénonce le CPJ


Les forces de l’ordre tentent d'arrêter les manifestants lors de l'Irrechaa, le festival de remerciement des Oromo dans la ville de Bishoftu, région d'Oromia, Ethiopie, le 2 octobre 2016
Les forces de l’ordre tentent d'arrêter les manifestants lors de l'Irrechaa, le festival de remerciement des Oromo dans la ville de Bishoftu, région d'Oromia, Ethiopie, le 2 octobre 2016

L'Ethiopie a "intensifié la répression des médias" avec l'arrestation ou condamnation d'au moins trois journalistes et blogueurs depuis l'instauration de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis le 9 octobre, a dénoncé le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ).

"Ces dernières semaines, les autorités éthiopiennes ont emprisonné l'éditeur d'un journal, ainsi que deux membres du collectif de blogueurs Zone9 qui font face à un harcèlement judiciaire continu sur la base d'accusations de terrorisme et d'incitation à la violence", a assuré dans un communiqué cette organisation de défense de la liberté de la presse, réclamant leur libération.

"Un quatrième journaliste a disparu depuis une semaine. Sa famille craint qu'il soit en détention", a ajouté le CPJ, au sujet d'Abdi Gada, un journaliste de télévision actuellement sans emploi qui n'a plus été vu depuis le 9 novembre.

Les deux blogueurs arrêtés se nomment Befekadu Hailu et Natnael Feleke. Zone9, leur collectif, traite de sujets touchant à la répression politique, la corruption et l'injustice sociale

M. Hailu, libéré en octobre 2015 après 18 mois de prison tout en restant accusé "d'incitation à la violence" pour des écrits antigouvernementaux, avait été arrêté le vendredi 11 octobre. M. Feleke avait lui été arrêté le 4 octobre avant d'être relâché sous caution quelques jours plus tard.

Récemment arrêté, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant Ethio-Mihidar, Getachew Worku, a été condamné mardi à un an de prison pour "diffamation et propagation de fausses informations" sur des membres de l'Eglise orthodoxe éthiopienne selon lui corrompus, a affirmé le CPJ.

Ces arrestations et condamnations interviennent alors que l'Ethiopie a déclaré le 9 octobre l'état d'urgence sur l'ensemble de son territoire, pour une durée de six mois.

La mesure répond à un mouvement de contestation anti-gouvernemental dont la répression a déjà fait plusieurs centaines de morts depuis les premières manifestations il y a un an, selon les organisations de défense des droits de l'Homme.

Plus de 11.000 personnes ont par ailleurs été arrêtés dans le cadre de l'état d'urgence depuis début octobre, selon des chiffres données par les autorités éthiopiennes.

L'Ethiopie figure en quatrième position de la liste des pays pratiquant le plus la censure et au troisième rang pour le nombre de journalistes emprisonnés en Afrique, selon des classements du Comité pour la Protection des Journalistes établis en 2015.

Avec AFP

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