L'opposant Maurice Kamto déclare être "séquestré" chez lui contre son gré depuis trois semaines pour avoir appelé à "des marches pacifiques" contre le régime de Paul Biya, qui dirige le pays depuis 38 ans.
L'opposant assure que le dispositif policier devant sa maison est toujours en place et qu'il n'a reçu aucune notification de quoi que ce soit. "Une voiture de la gendarmerie bloque la sortie de chez moi", a ajouté M. Kamto.
"L'assignation à résidence de Maurice Kamto pourrait constituer une privation de liberté, en violation de ses droits à la liberté de réunion pacifique et d'association, ainsi que de la liberté et à la sécurité de sa personne", ont déclaré lundi les experts des "procédures spéciales", le plus grand corps d'experts indépendants au sein du système onusien des droits de l'homme.
Yaoundé n'a pas souhaité s'exprimer sur le statut actuel de l'opposant.
Face à cette situation, les avocats de M. Kamto ont indiqué dans un communiqué avoir saisi la justice, accusant l'Etat camerounais de "voies de fait administratives". Le procès doit s'ouvrir jeudi, selon eux.
"Nous sommes extrêmement préoccupés par les arrestations massives de manifestants pacifiques et de militants politiques qui expriment leur dissidence", ont ajouté les experts de l'ONU, dont les propos ont été rapportés par le Conseil des droits de l'Homme de l'organisation mondiale. Ils appellent les autorités à "cesser les intimidations à l'encontre des militants politiques".
Les experts se disent "préoccupés par l'usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques par les forces de sécurité camerounaises".
Le 22 septembre, la police avait très violemment dispersé des centaines de manifestants notamment à Douala (sud), la capitale économique. Plus de 500 manifestants avaient été arrêtées dans plusieurs villes du pays, selon M. Kamto.
D'après un collectif d'avocats constitué pour leur défense, 93 manifestants ont été écroués alors que 58 autres étaient toujours mardi en garde à vue.