Le CUF estime, dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion, que ces nouvelles élections sont inconstitutionnelles.
"Nous n'allons pas participer à ces élections (...) et nous demandons aimablement aux habitants de Zanzibar, particulièrement ceux qui respectent l'Etat de droit et la démocratie, de boycotter aussi ces nouvelles élections", écrit le Front civique uni (CUF) dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion.
Le parti-phare de l’opposition a toujours déclaré avoir remporté les élections du 25 octobre sur l'archipel, dont l'union avec le Tanganyika continental a donné naissance à la Tanzanie en 1964.
"Les élections sont terminés, elles se sont tenues en 2015 et nous voulons récupérer notre victoire", a poursuivi le parti, dont le chef Seif Sharif Hamad, vice-président sortant de l'archipel, s'était déclaré dès le 26 octobre vainqueur de la présidentielle locale, alors qu'aucun résultat officiel n'avait été annoncé.
La Commission électorale de Zanzibar (ZEC) avant invalidé le 28 octobre l'ensemble des opérations de vote sur l'archipel et demandé un nouveau scrutin en raison de "violations du code électoral", dont des électeurs ayant voté plusieurs fois.
Les quelque 500.000 électeurs de Zanzibar avaient été appelés à choisir le président de l'archipel et les députés de l'Assemblée locale - au sein de laquelle cinq sont ensuite choisis pour siéger au Parlement national -, ainsi que le président tanzanien, élu en même temps par les électeurs du Tanganyika continental.
L'annulation des votes à Zanzibar n'a pas empêché John Magufuli d'être proclamé élu nouveau président de Tanzanie par la Commission électorale nationale et de prêter serment en novembre.
Mohamed Aboud Mohamed, ministre de l'Intérieur et des Elections de l'archipel, a assuré jeudi que les "nouvelles élections prévues se tiendront, avec ou sans l'opposition".
Membre du Chama Cha Mapinduzi (CCM), ancien parti unique au pouvoir depuis l'indépendance, le président sortant de l'archipel Ali Mohamed Shien, qui se représentait en octobre, a été maintenu en poste jusqu'aux nouvelles élections.
Les affrontements post-électoraux sont récurrents sur l'archipel, théâtre de tensions politiques - autour du maintien ou non de l'union avec le Tanganyika - et confessionnelles ces dernières années, marquées occasionnellement par des explosions de grenade et qui ont nui à la cruciale industrie du tourisme.
Avec AFP