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Manifestation de policiers radiés demandant leur réintégration au Burkina


Des policiers burkinabè gardent le parlement incendié à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 31 octobre 2014.
Des policiers burkinabè gardent le parlement incendié à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 31 octobre 2014.

Une centaine d'anciens policiers radiés en 2012 des effectifs de la police du Burkina pour avoir organisé des mutineries, ont manifesté mercredi à Ouagadougou pour demander leur réintégration.

Habillé en tenue civile, ces ex-policiers, accompagnés pour certains de leurs épouses et enfants, se sont rassemblés sur la place de la Nation, située au coeur de la capitale burkinabè, avant de marcher sous une pluie battante vers la direction générale de la police nationale.

"Juste un peu de justice, pour les policiers radiés" ou encore "au nom de l'unité nationale, les 136 policiers révoqués doivent être réintégrés", pouvait-on lire sur leurs banderoles.

"Nous demandons qu'il y ait justice à notre endroit à travers notre réintégration", a déclaré le porte-parole des policiers radiés Mahamadi Tidiga, estimant avoir été "injustement rayés" de la police par des supérieurs dont ils dénonçaient la gestion lors des mutineries en 2011.

Selon M. Tidiga, un rapport d'enquête (publié en mai 2017) sur la gestion des ressources au sein de la police nationale accable certains supérieurs hiérarchiques, justifiant ainsi les manifestations, qui ont été à l'origine de leur radiation.

"Si nos maris ont été révoqués pour des actes d'indiscipline quel sort sera réservé à ceux qui ont détourné des milliards de francs CFA", a lancé la porte-parole des familles des policiers radiés, Danwéré Sou Kam, avant de plaider pour la réintégration de leurs époux "afin d'apaiser leurs coeurs et favoriser la réconciliation et l'unité nationale".

Au total, 136 policiers ont été radiés des effectifs de la police nationale après une série de mutineries qui ont touché la quasi-totalité des garnisons du pays durant le printemps 2011.

Ces mutineries avaient culminé par la participation au mouvement de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne du président de l'époque, Blaise Compaoré, qui avait dû se réfugier momentanément dans sa ville natale à Ziniaré, à 35 km au sud de Ouagadougou.

Pour de nombreux observateurs, ces mutineries avaient marqué le début de la fin de son régime qui s'est finalement effondré en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.

Avec AFP

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