"Mardi, nous avons enterré dix-huit personnes et hier (mercredi) deux blessés graves ont succombé à leurs blessures, donc il y a eu vingt morts", a indiqué à l'AFP Mahaman Oumarou, le maire de Bangui.
Une source sécuritaire a confirmé à l'AFP "ce nouveau bilan" de "vingt morts" après "le décès mercredi de deux des 43 blessés".
Les affrontements "à l'arme blanche ont éclaté (mardi, ndlr) dans la matinée, lorsqu'un troupeau de bovins appartenant à un éleveur a dévasté un champ de céréales", avait expliqué mardi à l'AFP sous couvert d'anonymat un élu local, joint par téléphone.
En représailles, "munis d'armes blanches, des jeunes (agriculteurs) surexcités ont fait une descente en ville (à Bangui) pour s'en prendre à des familles (d'éleveurs). Ils ont brûlé 22 habitations, tué 18 personnes pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, dont 7 ont été brûlés vifs", avait rapporté mercredi la radio publique nigérienne.
Pour "tenter de calmer les esprits", le ministre de l'Intérieur, Mohamed Bazoum, s'est rendu mercredi après-midi à Bangui, commune de 140.000 habitants, a indiqué jeudi la radio.
"38 personnes, essentiellement des agriculteurs", ont été arrêtées "dans le cadre d'une enquête" ouverte après ces violences, a affirmé à l'AFP une source policière.
En outre, "123 femmes et enfants menacés par les assaillants en colère" sont "placés sous protection dans le commissariat local", a déclaré la sourcepolicière.
"Ils (les agriculteurs Haoussa) s'étaient répandus dans les quartiers habités par les Peuls pour agresser mêmes ceux qui sont mariés à un Peul", a déploré le maire Mahaman Oumarou, dont la résidence et la voiture de fonction ont été incendiées.
Les conflits entre les agriculteurs et éleveurs sont récurrents au Niger, notamment pendant la période des récoltes qui coïncide également avec lesmouvements du bétail vers les grandes aires de pâturage.
Pays très sec, le Niger est souvent frappé par de graves crises alimentaires principalement dues à la sécheresse. Mi-novembre 2014, dix personnes ont été tuées et 13 autres blessées lors d'une bagarre entre éleveurs Peuls et agriculteurs haoussa près de Birni-N'koni, dans la même région de Tahoua. En 1991, 104 femmes et enfants avaient été massacrés par des agriculteurs àToda, un campement d'éleveurs situé dans le centre-sud du pays.
Avec AFP