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Nombre record de civils victimes d'attentats en Afghanistan


Les forces de sécurité près d'un cratère créé par une explosion massive qui a fait plus de 150 morts, à Kaboul, en Afghanistan, le 31 mai 2017.
Les forces de sécurité près d'un cratère créé par une explosion massive qui a fait plus de 150 morts, à Kaboul, en Afghanistan, le 31 mai 2017.

Près de 2.300 civils ont été tués ou blessés dans des attentats en Afghanistan en 2017, le plus lourd bilan jamais enregistré, attribué aux insurgés, a annoncé l'ONU jeudi.

Au total, 57 attaques suicides et autres formes d'attentats ont fait 605 morts et 1.690 blessés (+17% en un an), devenant avec les mines et autres engins explosifs la première cause de mortalité et de blessures dues au conflit, devant les combats terrestres, indique la Mission d'assistance à l'Afghanistan des Nations unies (Manua) dans son rapport annuel sur les victimes civiles.

>> Lire aussi : Kaboul a des "preuves" que les attentats ont été préparés au Pakistan

"Cette tendance se confirme déjà en 2018", a relevé devant la presse le représentant spécial de l'ONU Tadamichi Yamamoto, rappelant les trois attaques majeures à Kaboul et celle contre l'ONG britannique Save the Children à Jalalabad (Est), qui ont fait plus de 130 morts et 250 blessés en dix jours fin janvier.

Pour la quatrième année consécutive, le bilan annuel de 3.438 morts et 7.015 blessés franchit la barre des 10.000 victimes - 10.453 au total en 2017 - , même s'il est en baisse de 9% par rapport à 2016, principalement en raison du recul des affrontements directs entre insurgés et forces pro-gouvernementales.

Les victimes des attaques complexes (explosion, suivie de l'intrusion des assaillants) représentent 22% du total, "le bilan le plus lourd jamais enregistré en une seule année (pour ce type d'attaques) depuis que la Manua a commencé à documenter les victimes civils du conflit afghan en 2009", insiste l'ONU.

"Les gens sont tués pendant leurs activités quotidiennes, quand ils voyagent en bus, prient à la mosquée ou simplement parce qu'ils passent à côté du bâtiment visé", relève le Haut commissaire de l'Onu aux droits humains Zeid Ra'ad Al Hussein.

L'ONU s'inquiète particulièrement de l'augmentation des attaques sectaires, qui ont visé la communauté chiite et ses moquées, principalement Kaboul et Herat (ouest), revendiquées par le groupe Etat islamique.

"Le plus préoccupant est l'augmentation d'attaques aveugles sur des zones densément peuplées", insistent les auteurs du rapport - notamment à Kaboul qui a totalisé 16% du nombre total de victimes en 2017.

Les travaux de l'ONU attribuent près des deux-tiers de toutes les victimes (65%) aux insurgés (42% aux talibans, 10% à l'EI, et 13% indéterminés), 13% aux forces gouvernementales et 2% aux forces internationales.

Avec l'augmentation des raids aériens aussi bien afghans qu'américains contre des positions des talibans et celles de l'EI, les victimes de bavures sont en hausse de 7% comparé à 2016, avec 295 morts et 336 blessés, soit "le bilan annuel le plus lourd des opérations aériennes depuis 2009".

Selon la Manua, la majorité des tués l'ont été par les forces américaines, les seules de la coalition occidentale à conduire des opérations aériennes: malgré un nombre inférieur de sorties (25 par semaine en moyenne, contre 40 pour les pilotes afghans), les bombardements américains ont fait 154 morts et 92 blessés civils dans 49 opérations.

Le nombre de femmes (+22%) et d'enfants (+33%) affectés par ces frappes est particulièrement en augmentation, même si "le ratio entre le nombre de sorties et le nombre de victimes montre une amélioration des procédures", estime l'ONU.

Avec AFP

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