Syrie: les ambassades américaine et française attaquées à Damas

L'ambassade américaine à Damas

Des manifestants pro-gouvernementaux syriens s’en sont pris, aux ambassades américaine et française à Damas, aujourd’hui. Pour sa part, le gouvernement syrien poursuit la répression des manifestants pro-démocratie à Homs, dans le centre du pays.

Une foule de partisans du président syrien Bachar al-Assad a brièvement pris d’assaut le complexe de l’ambassade des Etats-Unis à Damas.

Selon Associated Press, les assaillants ont brisé des carreaux d’au moins un bâtiment, hissé un drapeau syrien et écrit des graffiti anti-américains sur les murs avant d’être dispersés par des marines américains.

A quelques pas de là, les manifestants ont attaqué la résidence de l’ambassadeur américain. Ils se sont aussi rassemblés devant la grille de l’ambassade de France, où des gardes ont tiré des coups de feu en l’air pour les dissuader d’entrer.

Le département d’Etat américain a accusé les services de sécurité syriens à avoir été lente à intervenir. Les autorités américaines ont fait savoir qu’elles convoqueront l’ambassadeur de Syrie à Washington pour protester contre l’attaque.

Entrée de l'ambassade américaine à Damas

Ces incidents interviennent dans un contexte de vive tension entre le gouvernement syrien d’une part, et les Etats-Unis et la France de l’autre après les visites des ambassadeurs de ces deux pays dans la ville de Hama. Les deux chefs de mission étaient allés exprimer leur solidarité avec les protestataires anti-gouvernementaux de cette ville, qui font l’objet d’une violente répression de la part des forces de sécurité.

Les Etats-Unis, la France et les autres pays occidentaux expriment leur soutien aux manifestants pro-démocratie, mais ne sont pas intervenus pour les protéger. Ils n’ont pas, non plus, appelé au départ du président syrien ainsi qu’ils l’ont fait dans le cas de la Libye.

L’ancien ambassadeur britannique en Libye, Richard Dalton, aujourd’hui au cercle de réflexion Chatham House de Londres, explique la différence entre les deux situations.

« Tout cela a trait au fait que la communauté internationale agit à travers les intérêts des nations-Etats, et cela signifie intervenir dans le cas de la Libye, si l’opération est moins étendue et probablement de courte », a expliqué Richard Dalton.