De nouveaux réalisateurs sur le marché du cinéma centrafricain

Des spectateurs devant un écran géant Festival Filmer le Monde à Bangui, 16 décembre 2017. (VOA/Freeman Sipila)

Dix cinéastes formés cette année à l'Alliance française de Bangui ont présenté cette semaine leurs films documentaires au public. La projection faite dans le cadre du "Festival Filmer le Monde".

En sept semaines de formation, 10 réalisateurs ont pu produire 10 films documentaires. Des histoires fascinantes tournées à Bangui et dans sa périphérie.

Dans son court métrage de 23 minutes dénommé "Dieubeni rend son arme", Tanguy Djaka a suivi un ex-anti-balaka démobilisé, mais qui attend impatiemment le programme national de désarmement.

Un cinéaste nouvellement formé répond aux journalistes AFB, Bangui 16 décembre 2017. (VOA/Freeman Sipila)

"Un ex-Bakaka puisqu’il s’est déjà désarmer. Je l’ai suivi et il a rendu son arme. Il a attendu d’abord puisqu’il s’inquiétait un peu. Je l’ai suivi jusqu’à l’unité de l’exécution du programme national du DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, Ndlr). On lui a donné des solutions. Il fera des formations professionnelles enfin qu’il s’occupe quelque part pour qu’il n’ait plus l’idée de rentrer dans les groupes armés. C’est ça mon idée", explique M. le jeune Djaka.

Pascale Appora a choisi un sourd muet comme acteur principal de son documentaire intitulé "Mes yeux pour entendre".

"Il s’agit d’un petit garçon sourd qui, étant sourd, est dans une famille qui l’aime beaucoup. Il est élevé par sa grand-mère. Et malgré son handicap, il vit comme tous les autres enfants. Il vit une vie normale. Donc, il joue avec ses frères à la maison, il effectue des tâches ménagères. Il va à l’école des sourds. Il va aussi au culte au cours duquel l’on traduit tout en langue des signes. Donc, il a une vie normale", soutient Mlle Appora.

Projection des films au Festival Filmer le Monde à l'Alliance Française de Bangui, 16 décembre 2017. (VOA/Freeman Sipila)

Le public venu nombreux découvrir ces réalisations purement centrafricaines a été émerveillé. Marie virginie se dit épatée par le travail de ces jeunes cinéastes. Elle souhaite que la formation se poursuive et ces jeunes obtiennent des bourses et soient même envoyés à l’étranger pour approfondir leurs connaissances.

La formation de ces cinéastes lancée le 30 octobre dernier a été assurée par les Ateliers Varans basés en France en partenariat avec l'Alliance Française de Bangui. Bruno l'un des formateurs français se réjouit lui aussi de ce travail.

"Je suis impressionné parce qu’on a paris des stagiaires qui venaient un peu de nulle part… Il n’y pas d’école de journalisme à Bangui. Il n’y a une formation très poussée. Mais en sept semaines, avec un travail acharné, ils ont pu produire des films dignes des festivals internationaux. Je suis sûr que ces films vont voyager", assure le formateur.

Freeman Sipila, correspondant à Bangui