Le 29 avril, 28 personnes, dont au moins 21 civils, avaient été tuées à Ndélé, selon la mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca), qui évoquait des combats entre deux factions rivales d'un des principaux groupes rebelles, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).
Plus des deux tiers de ce pays pauvre d'Afrique centrale, en proie à une guerre civile depuis 2013, sont aux mains d'une multitude de groupes armés rebelles, et les civils sont souvent les cibles de leurs crimes ou les victimes collatérales de leurs affrontements.
Jeudi, le procureur général de Bangui, Eric Didier Tambo, avait annoncé l'ouverture d'une enquête notamment pour "crimes de guerre et crimes contre l'Humanité".
La Cour pénale spéciale (CPS) va enquêter sur les événements de Ndélé", a annoncé à l'AFP vendredi Nelly Mandengue, du service de communication de cette juridiction. Le parquet général de Bangui avait demandé à être dessaisi au profit de la CPS, a confirmé dans un communiqué le procureur adjoint de la CPS, Alain Ouaby Bekai.
Lire aussi : La justice centrafricaine ouvre une enquête pour crimes contre l'humanité après le massacre de NdéléCe tribunal spécial, créé par décret en 2015 et inauguré en octobre 2018, est composé de juges centrafricains et internationaux mais ses enquêtes en cours n'ont, pour l'heure, abouti à aucun procès. Son mandat est précisément d'enquêter, d'instruire et de juger les responsables des violations graves des droits de l'Homme, assure M. Bekai.
Une élection présidentielle est toujours prévue fin décembre mais les affrontements entre factions rebelles ou entre rebelles et forces gouvernementales, ainsi que les exactions visant les civils, se poursuivent.