La justice sud-africaine a recommandé vendredi la révision de la décision du parquet d'abandonner en 2009 des charges de corruption qui pesaient sur Jacob Zuma dans une affaire de contrat d'armement, fragilisant un peu plus le chef de l'Etat, sous pression depuis plusieurs semaines.
"La décision d'abandonner les charges contre M. Zuma est irrationnelle et doit être revue", a indiqué le juge Aubrey Ledwaba.
"M. Zuma devrait être poursuivi pour ces charges", a poursuivi le magistrat.
En décembre 2007, alors qu'il était chef du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), M. Zuma avait été inculpé de 783 charges de corruption, fraude fiscale et racket pour la signature d'un contrat d'armement de 4,8 milliards de dollars conclu en 1999.
Les accusations avaient finalement été retirées, en 2009, pour vice de forme, quelques semaines seulement avant l'élection de Jacob Zuma à la présidence de l'Afrique du Sud.
A l'époque, les avocats de Jacob Zuma avaient utilisé des enregistrements d'écoutes téléphoniques entre l'ancien chef du parquet et un policier de haut rang pour convaincre la justice que leur client était victime d'un complot et obtenir l'abandon des charges.
Mais au terme d'une longue bataille judiciaire, le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a obtenu ces enregistrements en septembre 2014. Estimant que les charges ont en réalité été abandonnées pour des raisons politiques, il a saisi la justice qui lui a donné raison vendredi.
Cette décision de la Haute Cour de Pretoria ouvre la possibilité de rétablir les accusation contre le président Zuma et fragilise un peu plus le chef de l'Etat, affaibli par plusieurs scandales ces dernières semaines.
En mars, la plus haute juridiction du pays l'a reconnu coupable de violation de la Constitution pour n'avoir pas remboursé une partie des 20 millions d'euros d'argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.
Avec AFP