"Bloquer cette nomination constitue un cas flagrant de discrimination fondé sur la base d'une identité nationale", a déploré dans un communiqué Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"Il est impensable que l'ambassadeur des Etats-Unis bloque la décision du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres de nommer l'ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad comme envoyé de l'ONU, en prenant comme piètre excuse que 'l'ONU a été injuste en faveur de l'Autorité palestinienne aux détriments de nos alliés en Israël' ", dénonce Mme Achraoui.
Antonio Guterres avait informé cette semaine le Conseil de sécurité de son intention de nommer M. Fayyad à la tête d'une mission en Libye pour aider à la reprise des discussions sur un accord politique chancelant.
"Depuis trop longtemps, les Nations unies ont injustement favorisé l'Autorité palestinienne au détriment de nos alliés en Israël", a fait valoir l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley dans un communiqué.
"Les Etats-Unis ne reconnaissent pas actuellement un Etat palestinien ou ne soutiennent pas le signal que cette nomination enverrait aux Nations unies. Cependant nous encourageons les deux parties à unir leurs efforts directement pour trouver une solution", a-t-elle ajouté.
"A l'avenir les Etats-Unis agiront, et ne feront pas que parler, pour soutenir leurs alliés", a conclu la représentante des Etats-Unis, un des cinq membres permanents du Conseil et qui dispose à ce titre d'un droit de veto.
M. Fayyad, 64 ans, a été Premier ministre de l'Autorité palestinienne de 2007 à 2013 et a aussi été ministre des Finances à deux reprises.
Il devait remplacer l'Allemand Martin Kobler, qui était l'émissaire de l'ONU en Libye depuis novembre 2015.
Il s'agissait de la première nomination majeure d'un émissaire dans une zone de conflit par M. Guterres depuis son arrivée à la tête de l'ONU début janvier.
Après son élection mais avant son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait critiqué une résolution de l'ONU adoptée en décembre - à la faveur d'une abstention des Etats-Unis - qui réclamait la fin des colonies israéliennes.
Avec AFP