Bachar al-Assad « a reconnu que quelques erreurs avaient été commises par les forces de l'ordre dans la première phase des violences et indiqué que des mesures avaient été prises pour éviter qu'elles ne se reproduisent », a affirmé la mission indienne à l'ONU.
Un diplomate indien, ainsi que de hauts responsables des ministères sud-africain et brésilien des affaires étrangères, se sont rendus à Damas pour « appeler à la fin des violences » et y ont rencontré le président syrien.
Devant les trois diplomates, Bachar al-Assad a souligné son « engagement envers le processus de réformes, dont l'objectif est d'ouvrir la voie à une démocratie multipartite », selon un communiqué.
Les diplomates ont souligné que le président syrien avait dit « que les réformes politiques étaient en train d'être finalisées en accord avec le peuple de Syrie et que le dialogue national continuerait afin de donner forme aux nouvelles lois et d'arriver à un modèle économique approprié ».
M. Assad aurait assuré, selon les diplomates, que les révisions de la Constitution seraient prêtes en février-mars 2012.
Selon des organisations de défense des droits de l'homme, 2.000 personnes auraient été tuées depuis le début de la sanglante répression qui s'est abattue sur le mouvement de protestation à la mi-mars.
Mercredi, le sous-secrétaire général Oscar Taranco a donc rendu compte au Conseil de sécurité de la situation sur place. Selon lui, des responsables de l'ONU se sont entretenus avec des diplomates syriens.
La Syrie « n'a pas tenu compte » des appels du Conseil de sécurité à la fin de la violence.
Après la réunion, l'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bachar Jaafari, a assuré que 500 membres des forces de l'ordre avaient été tués par des manifestants depuis la mi-mars.
Il a ensuite comparé la situation dans son pays aux émeutes qui secouent la Grande-Bretagne. « Il est très révélateur et instructif d'entendre le Premier ministre britannique parler des émeutiers en leur accolant le terme de bande », a dit M. Jaafari.
« On ne nous autorise pas à utiliser le même terme pour les groupes armés et terroristes dans mon pays. C'est de l'hypocrisie, c'est de l'arrogance », s'est-il échauffé.
Le vice-ambassadeur britannique à l'ONU, Philip Parham, a qualifié ces propos de « franchement aberrants ».
Dès avant la réunion, les Etats-Unis ont fait savoir qu'ils souhaitaient que la pression s'intensifie sur la Syrie.
« Du point de vue américain, nous allons continuer à intensifier la pression tant de notre côté, à travers de nouvelles sanctions, que par des actions coordonnées avec nos partenaires ici à New York et à travers le monde », a ainsi indiqué l'ambassadeur américain à l'ONU, Susan Rice.
De fait, les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre la plus grande banque commerciale de Syrie, la Commercial Bank of Syria, qui est contrôlée par l'Etat, en l'accusant d'avoir offert des services financiers à la Corée du Nord.
Mme Rice doute cependant qu'une résolution évoquant la menace de sanctions contre la Syrie puisse être adoptée au Conseil de sécurité.
« Je me refuse à prédire la façon dont le Conseil va agir à l'avenir », a-t-elle encore dit.