Les acteurs multisectoriels dans la province du Sud-Kivu viennent de s’engager à unir leurs efforts avec le gouvernement provincial dans la lutte contre la malnutrition chronique.
Un enfant sur deux dans cette province de l’Est de la RDC est victime des problèmes de malnutrition chronique, soit plus de 700 000 enfants de moins de 5 ans.
Les précisions avec notre correspondant à Bukavu Ernest Muhero.
Your browser doesn’t support HTML5
Cette préoccupation liée au retard de croissance constaté chez les enfants de moins de 5 ans perdure depuis plus de 15 ans.
Ce constat était le point central d’une conférence régionale sur la réflexion autour de la nutrition considérée désormais comme priorité de développement au Sud-Kivu.
Mais comment en est-on arrivé à un taux de 53% des enfants souffrant de la malnutrition chronique dans cette province? Le ministre provincial de la Santé, le docteur Mwanza Nangunia répond : "C'est une situation qui part de la maman, le problème est lié aux habitudes alimentaires, mais aussi la situation sécuritaire, car dans les villages, la production a baissé".
Les intervenants dans le domaine de la nutrition sont venus du Nord-Kivu, de Kinshasa, du Rwanda et du Burundi pour partager leur expérience en la matière.
Tanimoune Mahamadou, spécialiste en nutrition du Programme alimentaire mondiale au Rwanda explique : "Il y a eu des progrès importants au Rwanda, mais ici il faut que l'on intensifie les efforts ensemble". Avant de poursuivre : "La conférence a été utile pour éveiller les esprits des responsables".
Pour Toyi Salvator, coordonnateur du projet de lutte contre la malnutrition au Burundi, le cas du Sud-Kivu - avec plus de 700 000 enfants touchés par ce fléau - devrait interpeller car, à long terme, il y a des risques que les effets s’élargissent dans la sous-region.
Du 24 au 26 mai, chercheurs, spécialistes des questions de nutrition, organisations locales de développement, acteurs politiques, députés, opérateurs économiques, chefs de chefferies et délégués des entités territoriales décentralisées, se sont joints aux délégués du gouvernement provincial et agences des Nations Unies, notamment l’UNICEF, le PAM et la FAO, pour réfléchir et affuter des stratégies possibles afin d’inverser la tendance.
Cette conférence tenue à Bukavu était organisée par le gouvernement du Sud-Kivu, avec l’appui de la coopération suisse, la FAO, le PAM et l’UNICEF.