Cette rencontre, qui réunira Gérard Collomb, Marco Minniti et Thomas de Maizière ainsi que le commissaire européen chargé des migrations Dimitris Avramopoulos, intervient alors que l'Italie, confrontée à des arrivées continues sur ses côtes, a menacé mercredi de ne plus accepter l'entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée.
"Les ministres italien et allemand de l'Intérieur, ainsi que le commissaire Avramopoulos viendront retrouver le ministre Gérard Collomb à Beauvau", a affirmé cette source à l'AFP. "L'idée c'est d'avoir une approche coordonnée et concertée des flux migratoires en Méditerranée centrale" et de "voir comment on peut mieux aider les Italiens", en amont de la réunion informelle des ministres de l'Intérieur de l'UE qui est prévue le 6 juillet à Tallinn en Estonie, a-t-elle ajouté.
Rome se plaint d'être livrée à elle-même face à la crise migratoire et appelle ses partenaires européens à davantage de solidarité. Le pays a enregistré depuis le début de l'année plus de 73.300 arrivées de migrants, en hausse de plus de 14% sur la même période en 2016, en provenance de la Libye pour la plupart.
Plus de 10.200 migrants ont été secourus entre dimanche et mardi au large de la Libye. Les garde-côtes italiens coordonnent ces opérations de sauvetage, auxquelles participent de nombreux bateaux étrangers, y compris plusieurs affrétés par des ONG.
"Si on continue avec ces chiffres, la situation va être ingérable même pour un pays grand et ouvert comme le notre", a déclaré le président italien Sergio Mattarella à Ottawa. Le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, a appelé de son côté les autres pays de l'UE à apporter une "contribution concrète" pour aider Rome.
La Commission européenne a appelé Rome au dialogue. "Nous comprenons les inquiétudes de l'Italie et nous soutenons son appel à un changement de la situation", a déclaré jeudi une porte-parole de la Commission. Mais "tout changement de politique devrait d'abord être discuté avec les autres Etats membres", a-t-elle ajouté.
Jeudi à Berlin, la chancelière allemande et le président français se sont tous deux dit prêts à mieux soutenir l'Italie. "Nous allons à coup sûr côté allemand aider l'Italie à faire face à ce problème", a affirmé sans plus de précision Angela Merkel.
"Nous devrons travailler ensemble sur des solutions plus efficaces permettant à tous les demandeurs d'asile d'avoir un traitement humain et efficace dans un délai plus rapide d'où qu'ils viennent", a pour sa part observé Emmanuel Macron, rappelant toutefois que "plus de 80% du phénomène migratoire que décrit le président du Conseil italien sont des migrations économiques" ne relevant pas de l'asile politique.
Avec AFP