Moïse Katumbi et trois autres gouverneurs visés par la plainte de Kabila

Le président Joseph Kabila de la RDC

Le gouverneur du Katanga, qui avait dénoncé l’intention du président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, se trouverait parmi les quatre gouverneurs accusés dans la plainte transmise au parquet général de la République.

Le conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de lutte contre la corruption, le blanchiment et le terrorisme, Luzolo Bambi, a déposé mardi une plainte pour corruption, fraude et détournements contre des mandataires de l’Etat.

Le document d’une vingtaine de pages adressé au procureur général de la République demande à celui-ci d’enquêter, entre autres, sur des allégations de fraude douanière à l’encontre de M. Katumbi, indique l’AFP qui a consulté le dossier.

Les trois autres gouverneurs, Alphonse Ngoy Kasanji du Kasaï-Oriental, Alex Kande du Kasaï-Occidental et Marcellin Chisambo du Sud-Kivu sont, eux, visés pour corruption.

Pour Ernest Mpararo, de la Ligue congolaise contre la corruption, la procédure ira jusqu'au bout car elle a été initiée par le chef de l'Etat lui-même

Joint par VOA Afrique, le président de la Licoco précise que "le fait que le président Kabila ouvre ce genre dossier, c'est positif. En trente ans, nous n'avons jamais vu cela."

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Ernest Mpararo joint par Nicolas Pinault

Un ancien directeur de cabinet du président, Gustave Beya Siku est aussi dénoncé dans la plainte pour des pots-de-vin qu’il aurait perçus en échange de l’attribution du marché du raccordement de Kinshasa par fibre optique à Moanda (sud-ouest), point d’arrivée du câble de télécommunication transatlantique.

Près de 15 autres personnes, parmi lesquelles d’anciens hauts fonctionnaires, sont aussi concernées par la plainte.

Moïse Katumbi, populaire homme d’affaires richissime passé à la politique, membre du parti de M. Kabila et président du TP Mazembe –club de football le plus titré du pays- est perçu par beaucoup comme un éventuel successeur à ce-dernier, au pouvoir depuis 2001.

En janvier, alors qu’un conflit larvé opposait MM. Katumbi et Kabila, le gouvernement avait révoqué le chef de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) au Katanga en affirmant vouloir ainsi lutter contre la fraude à la frontière de cette province par laquelle transite la quasi-totalité de la production minière du pays. Laquelle révocation est survenue après la dénonciation en décembre par M. Katumbi des intentions de Joseph Kabila pour un troisième mandat.