Procès du Hirak au Maroc : dernières plaidoiries des avocats

Le Palais de justice de Salé, au Maroc, 27 octobre 2011.

L'instance chargée de tirer les leçons des dictatures en Tunisie a appelé dans son rapport final publié mardi, à réformer les institutions marquées par la corruption et la répression, et demandé que le chef de l'Etat présente des excuses aux victimes.

Le procès en appel des leaders du "Hirak", mouvement de protestation sociale ayant agité la région marocaine du Rif en 2016-2017, touche à sa fin à Casablanca, avec d'ultimes plaidoiries de la défense prévues mardi.

Depuis janvier, 38 des 42 accusés jugés en appel, dont Nasser Zefzafi, une des figures du mouvement, boycottent le procès ouvert en novembre 2018. Tous sont détenus à la prison de Casablanca.

Leurs avocats ont décidé de ne pas plaider pour protester contre "l'absence des conditions d'un procès équitable".

Les prévenus avaient été arrêtés dans la province d'Al-Hoceïma (nord) en 2017 pour avoir participé au mouvement social déclenché par la mort tragique d'un poissonnier écrasé dans une benne à ordures en octobre 2016 alors qu'il s'opposait à la saisie de sa marchandise.

Seuls quatre accusés qui comparaissent en état de liberté participent au procès en appel, comme le journaliste Hamid El Mahdaoui qui avait été condamné à trois ans ferme pour "non dénonciation d'une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat".

Deux des avocats de Hamid El Mahdaoui plaident mardi en fin d'après-midi avant la délibération et le verdict.

Tous les quatre "ont nié les charges pesant sur eux", a indiqué à l'AFP l'avocat Mohamed Messaoudi, un des avocats de la défense. L'accusation a requis un alourdissement des peines prononcées en première instance qui ne correspondaient pas au maximum prévu par le code pénal.

Ceux qui boycottent les audiences réclament un procès "équitable et impartial" et "l'annulation des procès-verbaux dressés par la police judiciaire" après leur arrestation.

Des associations de défense des droits humains ont par le passé dénoncé des aveux extorqués par la violence pendant les gardes à vue, ce que les autorités ont toujours démenti.

Un total de 53 prévenus avaient été condamnés en juin dernier, avec des peines dont la sévérité avait suscité des flots de réactions indignées sur les réseaux sociaux. Onze d'entre eux avaient été en août graciés par le roi Mohammed VI.