Un témoin et un responsable de l'ONU ont aussi confirmé le bilan.
Un membre de l'Opération conjointe de l'Union africaine et des Nations unies au Darfour (Minuad) a en outre été blessé lors de cette attaque survenue dans l'Etat du Darfour-Nord.
Armés de mitraillettes et de lance-roquettes, des membres armés des tribus locales ont attaqué lundi à deux reprises le camp de Sortoni qui héberge des dizaines de milliers de personnes ayant fui les affrontements entre l'armée et des combattants rebelles, a indiqué à l'AFP un habitant du camp.
Dans un communiqué, la coordinatrice humanitaire de l'ONU au Soudan, Marta Ruedas, "a condamné l'attaque et la mort de six civils, dont deux enfants, à Sortoni par des membres de tribus locales".
Selon l'Office de l'ONU pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha), la tension est montée "entre les déplacés et les tribus locales à cause de vols de bétails".
Le Darfour est déchiré par les violences depuis 2003, lorsque des rebelles ont pris les armes pour dénoncer ce qu'ils considéraient comme leur marginalisation par les élites arabe dominant le gouvernement du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989.
Les violences ont depuis diminué, mais des heurts entre rebelles et gouvernement ou entre tribus se poursuivent, ainsi que des violences liées au banditisme.
Au lendemain d'une visite au Darfour fin avril, Aristide Nononsi, expert indépendant de l'ONU sur les droits de l'Homme au Soudan, a estimé que la sécurité dans cette région demeurait "instable".
Le vice-Premier ministre qatari Ahmed ben Abdallah Al-Mahmoud, qui assure une médiation entre les parties en conflit, a en revanche estimé lundi à Khartoum que le Darfour était "maintenant stable".
Plus de 300.000 personnes sont mortes et 2,5 millions ont dû fuir leurs foyers depuis 2003, selon l'ONU.
M. Béchir est réclamé par la Cour pénale internationale pour crime de guerre au Darfour.
Avec AFP