L'opposition a boycotté ce référendum organisé du 11 au 13 avril par le pouvoir dans cette région de l'ouest du pays. Les électeurs devaient choisir entre maintenir tel quel le statut administratif du Darfour ou fusionner les Etats en une seule et même région. Près de 98% d'entre eux ont opté pour le premier choix, selon les résultats publiés par Khartoum.
Ce résultat est considéré par le président Omar el-Béchir comme un revers pour les rebelles qui depuis plus d'une décennie combattent le régime en réclamant un Darfour uni et autonome par rapport au pouvoir central.
"La page de la crise au Darfour est tournée", a affirmé Amin Hassan Omar, le responsable du dossier sur le Darfour au gouvernement, lors d'une conférence de presse à Khartoum. "Maintenant nous voulons traiter les répercussions de la crise".
L'opposition a affirmé que les résultats ne "reflétaient pas l'opinion du peuple du Darfour", après avoir souligné qu'en raison des troubles, un grand nombre d'électeurs -dont les déplacés- n'avaient pas pu voter.
En 2003, des groupes armés issus de minorités ethniques, estimant que leur région du Darfour était politiquement et économiquement marginalisée par Khartoum, ont lancé une rébellion contre M. Béchir. Le conflit a fait 300.000 morts et quelque 2,5 millions de déplacés selon l'ONU.
Les violences se poursuivent au Darfour mais à une moindre échelle.
Le président soudanais est sous le coup, depuis 2009, d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, et depuis juillet 2010, pour génocide.
Le Darfour, région d'environ 500.000 km2 dont le sous-sol recèle d'importantes richesses (pétrole, uranium et cuivre), formait une région unique jusqu'en 1994, date à laquelle le gouvernement l'a divisé en trois Etats: Darfour-Nord, Sud et Ouest. Deux Etats supplémentaires ont été créés en 2012.
"Les groupes rebelles ne veulent pas la paix. Ils veulent la guerre", a accusé M. Omar, annonçant que le gouvernement planifiait désormais de récupérer toutes les armes dans la région.
Avec AFP