Rick Scott s'est également prononcé pour un relèvement à 21 ans de l'âge légal pour acheter une arme, une idée combattue par la National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes dont il fait pourtant partie.
M. Scott a enfin promis de restreindre de façon draconienne l'accès aux armes à feu des personnes souffrant de problèmes mentaux.
Le président Donald Trump a de son côté affirmé que Nikolas Cruz, le jeune homme de 19 ans qui a fait 17 morts dans son ancien lycée de Parkland, aurait été stoppé si des enseignants de l'établissement avaient été armés.
"Un prof l'aurait dégommé avant même qu'il ne se rende compte de ce qui lui arrivait", a déclaré M. Trump à un rassemblement annuel de conservateurs en banlieue de Washington.
Le shérif de Parkland a de son côté publié une liste de 23 incidents et interventions policières au domicile de Nikolas Cruz, de 2008 à 2017, illustrant ses graves perturbations durant son enfance et adolescence. Aucune de ces fugues, menaces ou actes de violence n'ont enclenché une véritable prise en charge judiciaire.
Vendredi, les enseignants ont fait leur retour au lycée Marjory Stoneman Douglas, pour des séances de prise en charge psychologique.
Les cours reprendront mercredi, rassemblant des élèves devenus pour certains en quelques jours des figures d'un mouvement national spontané qui interpelle les élus afin qu'ils agissent dans le sens d'un durcissement des lois sur les armes individuelles.
Policier 'lâche'
L'objectif est de ramener "un certain niveau de normalité pour nos élèves, nos professeurs et notre groupe", a expliqué Robert Runcie, le proviseur du lycée.
Depuis le drame, M. Trump a demandé au ministère américain de la Justice d'améliorer les vérifications d'antécédents psychiatriques et judiciaires des acquéreurs d'armes à feu. Il s'est également déclaré en faveur d'un relèvement de l'âge légal pour acheter certaines armes.
Le locataire de la Maison Blanche a ensuite émis des signaux opposés, destinés à rassurer la NRA qui a partiellement financé sa campagne présidentielle: il a notamment défendu l'idée d'armer environ 20% des enseignants, une hypothèse ultra controversée qui a suscité une large fronde dans le milieu éducatif.
Vendredi, à la "Conservative Political Action Conference" (CPAC), devant une foule qui lui était totalement acquise, il a repris toutes ces pistes, sans offrir davantage de précisions.
"L'heure est venue de faire de nos écoles des cibles nettement plus difficiles à frapper", a assuré M. Trump, en répétant que seuls des enseignants familiers des armes devaient en être équipés.
Il est aussi revenu sur le fait qu'un agent du shérif, posté au lycée de Parkland, n'est pas intervenu tandis que Nikolas Cruz vidait ses chargeurs dans les salles de classe.
Donald Trump n'a pas trouvé de circonstances atténuantes à ce policier armé, qui a été suspendu de ses fonctions pour être resté à l'extérieur du bâtiment où se déroulait la fusillade.
"Il n'a pas réagi convenablement sous la pression ou c'est un lâche", a dit le président. "A coup sûr, il a fait du mauvais boulot. Il n'y a aucun doute à ce sujet".
Plus tard, en recevant à la Maison Blanche le Premier ministre australien Malcolm Turnbull, M. Trump a estimé que les Etats-Unis étaient "en bonne voie" pour résoudre le problème des fusillades à nombreuses victimes.
Un policier par école
Le vice-président Mike Pence a également estimé vendredi qu'il était temps d'"oeuvrer ensemble pour trouver de nouveaux moyens d'assurer prioritairement la sécurité de nos enfants et de nos écoles".
Ni M. Scott, ni M. Trump, ni M. Pence n'ont évoqué la possibilité d'interdire les fusils d'assaut, une idée pourtant jugée cruciale par les rescapés du lycée de Parkland.
Tandis que se développait ce débat, une nouvelle fusillade a retenti vendredi dans l'enceinte d'un établissement éducatif américain: deux personnes ont été blessées par balle sur le campus d'une université de Louisiane, dans le sud du pays.
Le reste du discours de M. Trump a consisté principalement en un catalogue d'auto-satisfecits, avec de nombreuses digressions dont il est coutumier.
A un moment, admirant sa chevelure après s'être vu sur grand écran, le président a confié à ses supporteurs ravis: "Je fais l'impossible pour masquer ma calvitie".
Avec AFP