Pensez-vous que les discussions sur l'application de l'accord du 31 décembre 2016 vont aboutir prochainement ?
Lambert Mende : "Les évêques sont des gens très respectés. Nous avons toujours dit que lorsque les Congolais se retrouvent entre eux, il y a des chances que des solutions soient trouvées. Les évêques sont nos frères et ça met tout le monde en confiance. Il n’y a pas de raison de douter qu’on arrivera à rapprocher les points de vue. Lorsque l'inclusion sera accomplie, il y a aura un gouvernement. L'accord du 31 décembre, s'il devient plus inclusif, deviendra un accord qui va pouvoir mettre tout le monde d'accord. "
Que pensez-vous des dissensions au sein de l'opposition ? Le MLC de Jean-Pierre Bemba n'a toujours pas signé l'accord trouve par la Cenco.
Lambert Mende : "Les positions du Front pour le respect de la démocratie piloté par le MLC, me paraissent logiques et bien fondées. Elles parlent de la nécessité de répartir les rôles à leur niveau : certains doivent diriger le gouvernement, d’autres contrôler l’action de ce gouvernement et celle de l’autorité chargée d’organiser les élections. Il est normal qu’on cherche à chercher à designer différentes personnes pour occuper ces positions. Mais c’est un débat interne à l’opposition. "
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Pourquoi Sammy Badibanga n'a-t-il pas signé l'accord du 31 décembre 2016 ?
Lambert Mende : "Il soulève une question de principe puisque l’accord a été bouclé en l’absence des forces qu’il représente. Il est à la tête du deuxième groupe parlementaire, au parlement, après la majorité. Lorsqu’on est dans une telle position, on a des raisons d’exiger d’être pris au sérieux. "
Le cas de Moïse Katumbi constitue-t-il un point de blocage ?
Lambert Mende : "Non, c’est un point de principe. Dans la mesure où l’Etat congolais reprochait à Moïse Katumbi des problèmes concernant la sécurité de l’Etat, il aurait été facile pour l’Etat d’abandonner les poursuites. D’ailleurs, tous les cas pour lesquels la commission des magistrats est arrivée à une décision d’abandon de poursuites concernaient des cas où l’Etat était préjudicié. Le problème pour Moïse Katumbi, c’est la condamnation pour spoliation de biens privés et escroquerie. Les évêques vont sans doute négocier avec les particuliers qui ont maille à partir avec M. Katumbi."
La présidentielle aura-t-elle lieu en d'ici 2017 en RDC ?
Lambert Mende : "Tout dépend de la Commission nationale indépendante…"
Qui avait établi une élection présidentielle en 2018…
Lambert Mende : "Alors je pense que nous sommes allés un peu trop vite en besogne. Il faut reconnaitre qu’on a été trop optimiste en n’écoutant pas les experts. Vous vous rendez compte que l’accord du 31 décembre ne fixe même pas de date. On a idéologiser une question technique. Il aurait été plus sage d’écouter les techniciens parce qu’ils font l’enrôlement et organisent les opérations électorales dans notre pays continent."
Avez-vous l'argent pour organiser cette élection ?
Lambert Mende : "il a été décidé que le gouvernement donnera priorité à l’organisation des élections. On a besoin d’au moins d’1,8 milliard de dollars. Cela veut dire qu’on va devoir s’imposer beaucoup de sacrifices puisque le budget n’excède pas 5 milliards de dollars. On va construire moins d’écoles, d’hôpitaux ou de routes. Il va falloir aussi demander des sacrifices aux fonctionnaires et aux institutions pour que le Congo puisse avoir des élections qui sont le point départ d’une mise en ordre du pays."
Confirmez-vous que Joseph Kabila quittera bien le pouvoir dès l'élection de son successeur ?
Lambert Mende : "Cela coule de source. Le président Kabila ne peut pas ne pas respecter la constitution. La constitution ne prévoit pas de troisième mandat consécutif pour un chef de l’Etat."
Les Etats-Unis ont pris de nouvelles sanctions contre des responsables militaires et politiques congolais. Que dites-vous à l’administration américaine ?
Lambert Mende : "Ces sanctions sont totalement illégales et injustifiées. Je ne suis pas mécontent qu’elles soient le fait d’une administration sur le départ, qui a déçu beaucoup d’Africains. On ne prend pas des sanctions contre un pays parce qu’il a une vitesse de démocratisation qui est trop lente ou à cause de violations de droits de l’homme. Nous allons saisir toutes les voies de droit pour démontrer que ces sanctions n’ont aucun raison d’être prises."
Ces sanctions ont été prises à la suite de nombreux rapports dénonçant la volonté de museler l’opposition et toute voix dissidente en RDC, notamment les ONG. Que répondez-vous ?
Lambert Mende : "Personne n'a chargé les Etats-Unis et l'Union européenne de faire la police au niveau international. On doit s’adresser au Conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui se passe vis-à-vis de la RDC est une forfaiture totalement inacceptable. Je ne pense pas que nous ayons empêché quelqu’un de manifester. "
Que pensez-vous des mouvements Filimbi ou Lucha ?
Lambert Mende : "Nous ne pouvons pas encourager l’anarchie dans notre pays. Nous n’avons rien contre les jeunes de Lucha ou Filimbi mais nous leur demandons simplement de se faire enregistrer comme mouvement pouvant opérer en territoire congolais. Si vous organisez un meeting et que des dommages sont causes à des tiers, qui va-t-on interpeller ? Est-ce que nous voulons une jungle ou un Etat de droit ? C’est le problème qu’ils ont avec la police.