Salva Kiir a refusé de signer ledit accord le 17 août lors d’une cérémonie prévue à Addis Abeba, disant qu’il devait consulter sa base.
De leur côté, les rebelles avaient signé le document.
"La paix que nous signons aujourd'hui contient tellement de choses que nous devons rejeter (...) Ignorer de telles réserves ne serait pas dans l'intérêt d'une paix juste et durable", a lancé M. Kiir, avant de signer le document devant les dirigeants de l'organisation régionale, l'Igad (Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud) qui a assuré depuis janvier 2014 la médiation des pourparlers de paix à Addis Abeba.
Dénonçant des "dispositions néfastes" de l'accord, M. Kiir leur a remis un document de 12 pages listant ces réserves, assurant qu'elles seraient publiées incessamment.
Les autorités ont déjà indiqué que la démilitarisation de Juba ou la large place accordée aux rebelles dans le cadre du partage du pouvoir local dans l'Etat pétrolier du Haut-Nil posait problème.
Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, hôte des pourparlers, le président kényan Uhuru Kenyatta et son homologue ougandais Yoweri Museveni - dont l'armée combat au côté des forces gouvernementales - ainsi que le premier vice-président soudanais Bakri Hassan Saleh, ont pris part à la cérémonie de signature à Juba, la capitale sud-soudanaise.
M. Kiir a dénoncé "les messages d'intimidation", en référence aux menaces de sanctions agitées par la communauté internationale s'il ne signait pas l'accord: "il semble que nous n'ayons que deux options: celle d'une paix imposée ou celle d'une guerre permanente".
Cet accord "n'est ni la Bible, ni le Coran, pourquoi ne pourrait-il pas être réexaminé?", a poursuivi M. Kiir, réclamant "du temps pour voir comment on peut corriger ces choses", bien que la médiation ait déjà souligné que l'accord n'était plus modifiable.
Cet "Accord de résolution du conflit au Soudan du Sud" avait déjà été signé le 17 août à Addis Abeba par l'ancien vice-président Riek Machar, chef des forces rebelles qui affrontent les troupes loyalistes depuis décembre 2013.
Ce jour-là M. Kiir avait refusé de faire de même et obtenu 15 jours pour des "consultations". Le chef de ses négociateurs, le ministre de l'Information Michael Makuei, avait qualifié l'accord de "capitulation inacceptable".
Avec AFP